COMMUNIQUE DE PRESSE
« Douze opposants condamnés par la Justice à Lubumbashi !»
Kinshasa, le 31 aout 2016 : L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice, ACAJ, dénonce la condamnation de douze opposants par le Tribunal de grande instance de Lubumbashi pour des faits liés à l’exercice de libertés publiques.
Le 29 août 2016, la police a dispersé violemment la réunion publique que le député Gabriel Kyungu wa Kumwanza, coordonnateur provincial du Rassemblement des forces politiques et sociales, avait organisée pour exiger la tenue d’un dialogue national inclusif. Plusieurs personnes furent arrêtées et poursuivies en flagrance devant le Tribunal de grande instance de Lubumbashi pour « rébellion et association de malfaiteurs » dont M. LIONZE MATESO Patrick[1], Bourgmestre adjoint de la commune de Kenya et membre du parti politique « Forces sociales des indépendants républicains (FSIR)[2].
Alors que les avocats des accusés avaient quitté la barre pour protester contre la violation des droits de la défense; et que tous les juges étaient récusés pour manque d’indépendance; le Tribunal a passé outre et condamné M. LIONZE MATESO Patrick à la peine de 5 ans de prison ferme, onze accusés à des peines variant entre 6 mois et 7 ans, acquitté cinq accusés et renvoyé M. KABUYA KANDA, mineur d’âge, devant son juge naturel.
« Pendant que nous attendons avec impatience la libération de tous les prisonniers politiques (106), comme mesure de décrispation du climat politique, le Gouvernement fait encore condamner d’autres à Lubumbashi, à cause de l’exercice de libertés publiques !», a déclaré Me Georges Kapiamba, Président de l’ACAJ.
« Nous dénonçons la violation des articles 8 et 25 de la Constitution qui garantissent les droits de l’opposition et la liberté des réunions pacifiques, par le Gouvernement ; et 19 qui garanti à tout justiciable le droit à la défense, par le Tribunal de grande instance de Lubumbashi », a-t-il ajouté.
L’ACAJ exige la libération sans condition de douze opposants, qui viennent d’être illégalement condamnés à Lubumbashi et une enquête indépendante pour identifier et faire sanctionner les auteurs de ces violations des droits de l’homme.
L’ACAJ demande au Facilitateur du dialogue national inclusif et aux Membres du Groupe de soutient international d’augmenter des pressions sur le Gouvernement congolais afin de l’amener à libérer tous les prisonniers politiques qui s’élèvent à ce jour à 118.
Pour contact presse :
Me Venance KALENGA, Chargé de protection
Téléphone : +243 997432886
Email : venancekalenga@gmail.com ou acajasbl@yahoo.fr
[1] Les autres personnes qui furent arretées sont: M.M. KASONGO André, IRUNG KONG, KITEMBO Auguy, SENGA KISULA, ZONGWE KILUBA, KITWA MUSOYO, MUKANDA SALUMU, KUBA MUKINAY, KASONGO KABAMBA, TSHISWAKA MBUY, KAYEMBE KIFI, MUKUPA Denis, KAYEYE MWAMBA, KAPEND MUJING, KABUYA KANDA (mineur d’âge) et Mme TSHOLA Agnès (âgée de 61 ans).
[2] Parti dirigé par M. Cherubin OKENDE qui vient de quitter la majorité présidentielle le week end passé.