COMMUNIQUE DE PRESSE
« Quatre proches de Moise Katumbi toujours détenus illégalement à l’ANR »
Kinshasa, le 29 mai 2016 – L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) dénonce la détention illégale de quatre proches de Moïse Katumbi, gouverneur honoraire de l’ex province du Katanga, à l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) à Kinshasa depuis trente-quatre jours.
Il s’agit de Messieurs Yannick KIBINDA MUKEBA, Franck MWASHILA, SEFU IDI et Darryl LEWIS, arrêtés à Lubumbashi le 24 avril 2016 et transférés à Kinshasa le 25 avril 2016 où ils sont détenus au cachot de l’ANR sans droit de visite, de se faire assister de leurs avocats, ni d’être présenté devant un juge, et ce, en violation des articles 12, 17, 18 et 19 de la Constitution; 10, 11 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques;6 et 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ratifiés par la République Démocratique du Congo.
« Les responsables de l’ANR doivent respecter les droits fondamentaux de personnes arrêtées. Ils devaient transférer Yannick KIBINDA MUKEBA, Franck MWASHILA, SEFU IDI et Darryl LEWISau Parquet Général de la République depuis l’expiration du délai de leur garde à vue le 26 avril 2016,et surtout après que le Ministre de la Justice ait fait injonction au Procureur Général de la République le 04 mai 2016 d’ouvrir une enquête sur les faits leur imputés», a déclaré Me Daudet Kongolo, chargé de plaidoyer à l’ACAJ.
Cette détention illégale rappelle celles de :
-Monsieur Dido ZAMWANGANA, distributeur du journal C-News, arrêté le 13 juillet 2015 à Kinshasa et détenu à l’ANR jusqu’à ce jour soit depuis onzemois ;
-Messieurs KABULO SIMBI ZAZOU et KALENGA KINYANGO KAKOKO, membres de l’UNAFEC de M. Gabriel KYUNGU wa KUMWANZA, arrêtés le 10 novembre 2015 à Lubumbashi, transférés à Kinshasa et sont détenus au secret à l’ANR jusqu’à ce jour soit depuis six mois et dix-neuf jours ;
-Monsieur Cubain TSHIMBALANGA, président de l’ONG « Solidarité Katangaise » et proche du prisonnier politique Bâtonnier Jean-Claude MUYAMBO KYASSA, arrêté et détenu par l’Etat-Major de renseignement militaire, ex DEMIAP, depuis le 26 mai 2016 et privé de droit de visite familiale et d’assistance de son avocat.
Ils sont tous privés de droit de visite, d’assistance de leurs avocats et d’être présenté devant un juge à l’expiration du délai de la garde à vue.
L’ACAJ a demandé avec insistance, récemment, au Gouvernement de mettre fin à l’impunité des responsables étatiques des arrestations et détentions arbitraires par sa lettre no 007/ACAJ/CP/DK/2016 du 27 avril 2016 adressée au Ministre de l’Intérieur et sécurité avec copies réservées aux Premier Ministre, Ministre de la Justice et Droits humains et Procureur Général de la République.
L’ACAJ dénonce, le manque d’action du Procureur Général de la République, en dépit de toutes les démarches effectuées auprès de lui, pour obtenir la libération ou le transfert de ces personnes par les services de sécurité.
L’ACAJ demande, au Gouvernement de faire respecter les droits fondamentaux des personnes arrêtées, et ordonner la libération ou le transfert au Parquet sans condition de celles détenues illégalement à ce jour par les services de sécurité.
L’ACAJ demande, au Représentant du Secrétaire Général de l’ONU et Chef de la MONUSCO et au Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme de s’assurer que le Gouvernement congolais met effectivement en œuvre ses obligations internationales de lutter contre l’impunité des responsables étatiques des violations des droits de l’homme, et ce, en application de la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité.
Pour contact presse :
Me VenanceKalenga, chargé de protection à l’ACAJ
Téléphone : +243 997 43 28 86
Email : venancekalenga@gmail.com